#WhatMoreDoYouNeed ? Il faudra encore attendre pour l’emojibzh

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#WhatMoreDoYouNeed ? C’est ainsi que le consortium Unicode a été interpellé par l’opération EmojiBZH suite à la décision de ne pas inclure le Gwenn Ha Du dans la liste des emoji : ces petits pictogrammes permettant d’universaliser dans les écritures numériques la représentation des objets, des émotions…ou des drapeaux. What more do you need ? Que vous faut-il de plus ? La question mérite effectivement d’être posée. Il y a tout juste un an, l’expérimentation durant quelques semaines a rencontré un réel succès avec plus de 405.000 itérations sur le réseau social au petit oiseau bleu, soit plus que des pays comme la Grèce ou le Danemark. Cela paraît si évident, alors pourquoi ?

L’emoji drapeau breton, symbole politique ?

Un consortium informatique n’a pas vocation à faire de la politique. Or un étendard, un drapeau, un fanion, une bannière lorsqu’il est adossé à une notion de territoire a fatalement une dimension politique. Intégrer un drapeau ne représentant pas un Etat souverain dans un système international, c’est un geste politique. Certes, il existe la croix de Saint-André écossaise ou le dragon gallois. La raison est assez simple. Le Royaume-Uni n’a absolument aucun problème à admettre sa pluralité et le fait qu’il soit composé de plusieurs Nations. C’est d’ailleurs assez symboliquement représenté par l’Union Jack qui est une superposition de drapeaux des Nations qui le compose. A l’inverse le drapeau tricolore est hérité des couleurs de Paris adossé au Blanc de la Royauté. C’est également assez symbolique. 

Nous parlons ici d’un consortium international technologique dont le barycentre penche largement du côté de la côte pacifique américaine. Peut-on leur en vouloir de ne pas percevoir l’engouement de la Bretagne version 2.0 ?

Un soutien ambigu au niveau français

Les membres qui le composent voient une image bien spécifique de la France leur être proposée : Paris. Candidature française aux JO 2012: Paris. JO 2024: Paris. Tour de France : arrivée sur les Champs Elysées : Paris. L’ exception cinématographique française : Paris. Il existe un « establishment » quant à la réduction de la France à Paris. Lorsque une région française, aussi brillante, moderne et aussi motivée soit-elle demande à faire bouger les lignes, forcément il est difficile pour le message d’être reçu à sa juste valeur. Le fait que le compte officiel du Président de la République Française « like » un message de sa photographe officielle, bretonne, utilisant l’EmojiBZH, peut être qualifié d’un soutien du bout des lèvres. Il n’a certainement pas dû être interprété par les décideurs comme une approbation sans équivoque de l’Etat Français. Or quand un sujet est politique, c’est aux dirigeants politiques aux commandes de prendre leurs responsabilités.   

Raison principale invoquée par le consortium pour ne pas intégrer le Gwenn-Ha-Du numérique : « plus de 5000 émojis drapeaux qui peuvent potentiellement être activés dans le monde ».   

Un refus provisoire ?

C’est finalement assez classique d’une organisation macroscopique ne souhaitant pas entrer dans des détails microscopiques. Un peu comme si un Etat central opposait à une volonté démocratique d’un département de changer de région administrative, le fait que tous les autres départements pourraient avoir une demande similaire : une belle façon d’éluder le sujet. 

Il est commun de dire qu’avec le numérique tout va plus vite. Il aura fallu plusieurs décennies pour que la mairie de Nantes orne son fronton d’un Gwen-Ha-Du. Cela devrait être chose faite le 17 décembre prochain. Espérons que nos outils digitaux en seront équipés dans un temps qui correspond plus à celui du XXIème siècle.

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